lejdd (03.12.2017) Alors que l'Union européenne peine à définir une logique sanitaire unique, les nouvelles technologies pourraient révolutionner les systèmes de santé. La santé est un capital qui doit être préservé. Mais les 28 ont des logiques sanitaires très différentes. "La santé publique relève de chaque Etat. La gouvernance, les outils, les modes de financement, l'organisation des soins dépendent fortement des pays, détaille Pascal Roché, directeur général de Ramsay Générale de Santé. Nous sommes dans le troisième programme de santé 2014-2020, doté de 450 millions d'euros sur six ans. Or nos dépenses annuelles de santé atteignent 250 milliards, l'Europe joue donc un rôle mineur et se réveille sur le dialogue et la coopération quand il y a des problèmes."
La santé est un capital qui doit être préservé. Mais les 28 ont des logiques sanitaires très différentes. "La santé publique relève de chaque Etat. La gouvernance, les outils, les modes de financement, l'organisation des soins dépendent fortement des pays, détaille Pascal Roché, directeur général de Ramsay Générale de Santé. Nous sommes dans le troisième programme de santé 2014-2020, doté de 450 millions d'euros sur six ans. Or nos dépenses annuelles de santé atteignent 250 milliards, l'Europe joue donc un rôle mineur et se réveille sur le dialogue et la coopération quand il y a des problèmes."
Délicat de raisonner uniquement en termes de maîtrise des dépenses
Difficile donc de parler d'une véritable Europe en la matière. "Notre système est unique, mais il y a une Europe de la production de soins", tempère Jacques de Peretti, PDG d'Axa. Nanobiotix se bat tous les jours pour vaincre le cancer. Pour son président du directoire, Laurent Levy, "il existe une Europe de la recherche. Elle a su structurer une vraie force et nous n'avons pas à rougir de ses performances face à n'importe quel pays." Délicat aussi de raisonner uniquement en termes de maîtrise des dépenses. Car les logiques de coût peuvent être contre-productives, comme le souligne Philippe Dabi, président de Bioclinic.
"On doit être en mesure aujourd'hui de créer un algorithme qui intègre le vieillissement de la population, des technologies et des traitements de plus en plus performants, la prise en charge au plus tôt de certaines maladies et les coûts correspondants. Aujourd'hui, on part du principe que la santé doit s'équilibrer au niveau de ses comptes, or on se trompe! C'est un budget qui doit être pris en compte au même titre que celui de l'armée ou de la culture. Mais on ne peut pas refuser de prendre en charge tel traitement car il est trop onéreux."
Des pépites en e-santé
Au-delà de la question financière se pose celle de l'efficacité. "Soyons lucides ! lance le patron de Ramsay Générale de Santé. Sur 80 milliards d'euros de budget pour les hôpitaux, seulement 50 millions sont alloués à la qualité des soins. Comment aller vers une logique d'acteurs vertueux?" L'ambulatoire, peu pratiqué chez nous, à la différence de nos voisins européens, est une solution. Tout comme la télémédecine pour lutter contre les déserts médicaux. "Le numérique a un rôle central à jouer en termes d'efficacité et de qualité", souligne David de Amorim, directeur de l'innovation de Docapost.
Cette filiale du groupe La Poste a créé le dossier pharmaceutique avec le Conseil national de l'ordre des pharmaciens, et en héberge aujourd'hui 45 millions. "Nous sommes un tiers de confiance numérique pour favoriser le lien entre le patient, l'hôpital, la maison, détaille David de Amorim. Il y a de vraies pépites en e-santé qui peuvent être des gisements de valeur, il faut donc fédérer des écosystèmes d'innovation." Laurent Levy prédit une révolution à venir. "Les systèmes de santé ont une fin, ils ne peuvent faire face aux besoins, ils vont être révolutionnés et cela se fera avec ou sans les acteurs actuels…"