franceinter (07.01.2019) L'assurance-chômage est accessible à de nouveaux ayants-droits depuis le 1er janvier. En contrepartie, les sanctions contre les inscrits à pôle-emploi, qui ne respectent pas leurs devoirs, sont plus sévères. Le renforcement des sanctions est-il la solution ?
Sur le fond, c'est d'efficacité du système que l'on parle. C'est ce que dit le gouvernement. Partant du principe que si le chômage de masse est aussi important en France, quand d'autres ont pu le réduire drastiquement, c'est parce qu'il faut traquer autant l'emploi que les failles des systèmes de retour à l'emploi. Ainsi va la philosophie de la "réforme du contrôle des demandeurs d'emploi". On y parle des droits et des obligations des chômeurs.
D'un côté, il y a l’extension du droit au chômage, notamment pour les démissionnaires ou les indépendants sous certaines conditions. Il y a aussi une sanction d'un mois au lieu de deux en cas de manquement avec un rendez-vous de Pôle emploi.
De l'autre côté, et c'est là que les discussions sont les plus vives, il y a les offres raisonnables d'emploi (ORE). Désormais, il n'y a plus de critères ultra-précis, mais une discussion entre demandeur d'emploi et Pôle emploi, ce qui fait craindre quelque chose de plus arbitraire. En clair, est-ce que ça veut dire qu'un horticulteur au chômage, après deux refus d'emplois proposés, devra forcément accepter de traverser la rue pour un emploi dans la restauration ?
C'est une vraie question. Comme l'est le fait de sanctionner, ou pas, si le demandeur d'emploi refuse de le faire et à quelle hauteur. À quel moment devra-t-on parler de salaire plus bas, ou très bas ?
En cas de deux refus, la sanction existe déjà. Sera-t-elle appliquée différemment ? Selon quels critères encore une fois ? Les syndicats ont très vite prononcé les mots "chasse aux chômeurs". La question du timing de cette réforme, en pleine crise des "gilets jaunes", est aussi évoquée.