Le Temps (12.06.2018) Le chômage de longue durée touche essentiellement les plus de 50 ans, qui se sentent souvent discriminés à l’embauche. Seule une minorité de Suisses travaille jusqu’à l’âge de la retraite alors qu’il faudrait plus de cotisants pour assurer la pérennité des assurances sociales
Le chômage de longue durée touche essentiellement les plus de 50 ans, qui se sentent souvent discriminés à l’embauche. Seule une minorité de Suisses travaille jusqu’à l’âge de la retraite alors qu’il faudrait plus de cotisants pour assurer la pérennité des assurances sociales
La situation est compliquée, voire dichotomique. Pour assurer la pérennité des assurances sociales face au vieillissement de la population, il faudrait plus de cotisants ou permettre, à ceux qui le désirent, de travailler plus longtemps. C’est la piste la plus souvent débattue lorsque l’on parle de réformer le système des retraites.
Pourtant, on observe tout le contraire. Selon une étude de Swisscanto Prévoyance, publiée début juin, on apprend que seule une minorité de Suisses (32%) travaille jusqu’à l’âge de la retraite. Près de 60% d’entre eux quittent le monde du travail avant l’âge officiel. Les personnes qui partent plus tôt à la retraite le font en moyenne un an et demi avant l’âge officiel. C’est un signe de prospérité, certes, mais beaucoup de travailleurs de 60 ans sont épuisés ou ont atteint les limites de leur santé. Les préretraites ont aussi du succès auprès des entreprises parce qu’elles permettent de réduire les effectifs sans licenciements secs.
Les employeurs engagent peu de plus de 50 ans
Car le problème est là. Le monde du travail ne veut plus vraiment de ses seniors. Certains employés évoquent même le mot de discrimination à leur encontre. Même si on leur reconnaît une grande expérience, une bonne fiabilité et une forte loyauté vis-à-vis de l’entreprise, les employeurs ne sont pas enclins à engager des plus de 50 ans. C’est un fait. Ils coûtent plus cher en termes de charges sociales. Certains leur reprochent parfois un manque de flexibilité, une certaine lenteur, un manque de créativité ou une mauvaise intégration dans une équipe plus jeune. Le plus gros handicap des aînés sur le marché du travail serait aussi lié à un niveau de qualification trop souvent insuffisant par rapport aux besoins nouveaux d’une économie qui se numérise toujours plus.