France: Réforme des retraites :-le calendrier s'allonge

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Les Echos (09.10.2018) Au cours de la réunion de mercredi, le gouvernement devrait pour la première fois commencer à abattre quelques cartes sur l'architecture générale du système de retraite auquel il aspire. Il s'agit, selon une source gouvernementale, de dévoiler « les grands axes » de la réforme - par exemple, le principe des points plutôt que des comptes notionnels -, mais « sans fermer de portes à ce stade »« L'idée n'est pas d'apporter des solutions, mais de définir le terrain de jeu », poursuit la même personne.

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La réunion au sommet de mercredi matin entre le gouvernement et les partenaires sociaux est finalement maintenue, malgré le remaniement imminent. Mais la concertation devrait se prolonger jusqu'à mars, et le projet de loi pourrait n'être présenté qu'après les élections européennes. 

La réunion du gouvernement avec les syndicats et le patronat programmée mercredi pour en discuter aura finalement bien lieu, malgré le  remaniement ministériel imminent. Selon une source syndicale, Jean-Paul Delevoye, le haut-commissaire à la réforme des retraites, avait pris son téléphone lundi en fin d'après-midi afin d'informer les partenaires sociaux d'un report.

Ce qui impliquait ensuite de trouver une nouvelle date d'un commun accord, avec le risque de perdre beaucoup de temps. Les syndicats exigeant par ailleurs que le gouvernement dévoile enfin son jeu sur les retraites, l'exécutif a décidé dans la soirée de maintenir la réunion. La présence de la ministre des solidarités, Agnès Buzyn, n'est néanmoins pas assurée. 

Alors qu'un projet de loi est attendu avant la fin de l'été, cet horizon s'éloigne cependant. La concertation qui devait s'achever fin 2018 va perdurer jusqu'en mars, selon BFM TV. Et les arbitrages ne seraient rendus qu'après les élections européennes de fin mai.

L'architecture générale du système-cible

Au cours de la réunion de mercredi, le gouvernement devrait pour la première fois commencer à abattre quelques cartes sur l'architecture générale du système de retraite auquel il aspire.

Il s'agit, selon une source gouvernementale, de dévoiler « les grands axes » de la réforme - par exemple, le principe des points plutôt que des comptes notionnels -, mais « sans fermer de portes à ce stade »« L'idée n'est pas d'apporter des solutions, mais de définir le terrain de jeu », poursuit la même personne.

S'il est acquis que l'âge minimum va rester à 62 ans, il est envisagé de  créer un âge-pivot à 63 ans  afin de retarder les départs à la retraite. Cette hypothèse révélée dans nos colonnes ce lundi a soulevé l'indignation des syndicats. D'autres questions fondamentales demeurent pendantes : quelle sera la part de la solidarité dans le futur système de retraites ? Combien pèseront les pensions dans le PIB ? Quel taux de remplacement pour les travailleurs ? Des régimes complémentaires catégoriels pourront-ils subsister ?

Les syndicats et le patronat sont satisfaits de la diplomatie dont fait preuve l'équipe de Jean-Paul Delevoye, mais se plaignent de ne pas voir du tout où veut en venir l'exécutif, alors que les discussions ont commencé fin 2017. Un premier round de concertation s'est achevé en juillet. Le deuxième était prévu au deuxième semestre et devait initialement commencer en septembre.

En parallèle de cette concertation entre partenaires sociaux, une plate-forme citoyenne participative a été mise en ligne afin de recueillir les desiderata du public.

Et 38 députés et sénateurs de La République En marche se sont formés sur ce sujet très technique, pour devenir les ambassadeurs de la réforme sur le terrain. « Il ne s'agit pas de porter la bonne parole puisque le projet n'est pas encore défini, mais d'aller faire de la pédagogie de proximité », explique la députée Corinne Vignon.

VIDEO. Dans quel état financier est le système de retraite en France ? (Et que propose Macron pour le réformer ?)