Sénégal: Couverture maladie universelle - Le projet de loi sur la Cmu présenté aux journalistes

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Le Soleil  (25.07.2018) L' Agence de la Couverture maladie universelle (ACmu) travaille sur un projet de loi permettant de sécuriser les programmes. Il a été présenté aux journalistes le 16 juillet à Dakar.

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L’Agence de la Couverture maladie universelle (ACmu) travaille sur un projet de loi permettant de sécuriser les programmes. Il a été présenté aux journalistes le 16 juillet à Dakar.

Après les parlementaires, c’est au tour des journalistes de s’imprégner du projet de loi sur la Couverture maladie universelle (Cmu). Il est constitué de deux volets : l’assurance maladie et l’assistance médicale. Le Directeur général de l’Agence de la Cmu (ACmu), Dr Bocar Mamadou Daff, a fait savoir qu’il a été élaboré avec l’ensemble des acteurs du secteur de la santé. « C’est un projet qui porte sur la généralisation de la couverture contre le risque de maladie au Sénégal. Le texte, qui est aujourd’hui dans le circuit pour sa validation, comporte d’importantes innovations », a-t-il révélé. Le Dr Daff a également souligné que ce projet de loi consacre un droit à la couverture maladie pour toute personne résidant au Sénégal. « C’est un droit dont le débiteur serait l’Etat », a-t-il soutenu.

Pour lui, le succès de la Cmu nécessite la définition d’une loi forte à même d’encadrer le système d’administration et de gestion du programme. « La majorité des pays africains qui ont institutionnalisé l’assurance maladie ont, dès les premières années du processus de mise en œuvre de leur stratégie d’extension de la couverture maladie, adopté une loi encadrant les différents aspects de la politique. Le Sénégal souhaite s’inscrire dans ce sillage », a souligné le Dr Daff.

Image removed.Le Directeur de l’assistance médicale à l’ACmu, le Dr Mame Demba Sy, a abondé dans le même sens. Selon lui, ce projet de loi permettra de renforcer l’accès aux soins des populations. « Notre objectif est de satisfaire des patients qui bénéficient des programmes de la Cmu », a-t-il avancé, soutenant qu’au Sénégal le plateau technique et l’offre de services existent dans les structures de santé. « Mais, l’enjeu est de faire en sorte que les populations puissent accéder à ces services financièrement », a ajouté le Dr Sy.

Pour André Demba Wade, premier vice-président de l’Alliance en faveur de la loi sur la Cmu, cette loi en gestation est la meilleure manière pour sécuriser ce programme. « Nous sommes tous convaincus de l’importance de la Cmu. Nous devons, par la même occasion, la sécuriser pour permettre au maximum de gens de pouvoir en bénéficier », a expliqué M. Wade.

Eugène KALY

L’OBJECTIF DE 75% DE COUVERTURE DÉCALÉ POUR 2021
L’un des objectifs phares de l’ACmu était d’atteindre 75% de taux de couverture sanitaire. Malheureusement, le Sénégal est à 49,3 %. « Ce sont des performances à saluer puisque nous sommes passés de 20 % en 2013 à presque 50 % en 2017. Nous allons continuer le travail parce que la Cmu est une chose que l’on doit construire progressivement », a fait savoir Racine Senghor, secrétaire général de l’ACmu. Pour le Dg de l’ACmu, le taux de couverture sanitaire de 75 % était très ambitieux. Mais, « nous allons l’atteindre en 2021 », a-t-il promis. Dr Bocar Mamadou Daff a rappelé que les personnes couvertes par les régimes obligatoires (Ipm, Ipres et Imputation budgétaire) constituent 11 % de la population.  Pour les 89 % restants, l’Etat du Sénégal a choisi de s’appuyer sur les mutuelles de santé et les régimes d’assistance médicale. Lesquels ciblent essentiellement le secteur informel et le monde rural qui ne relèvent ni de l’assurance maladie obligatoire des travailleurs salariés ni du régime d’imputation budgétaire. Ils assurent la prise en charge du paquet offert dans les postes et les centres de santé.

E. KALY

ENCORE 5 MILLIARDS DE FCFA DUS AUX STRUCTURES DE SANTÉ
Interpelé sur la dette due aux structures sanitaires, le Directeur général de l’ACmu, Dr Bocar Mamadou Daff, a révélé que l’Agence devait 12 milliards de FCfa aux hôpitaux, postes, centres de santé et structures privées. « Nous avons payé 7 milliards de FCfa », a fait savoir le Dr Bocar Mamadou Daff qui, pour justifier cette dette, a rappelé que tous les systèmes de couverture maladie qui se construisent ont des dettes, des déficits et des écarts entre les services offerts et le paiement des factures. « Cependant, nous sommes loin des déficits d’autres pays comme le Ghana où l’on parle du milliard de dollars, de la France où, chaque année, le déficit est de près de 5 milliards d’euros », a-t-il donné en exemple. « Mais, le rôle de l’ACmu est de maitriser ces déficits en liaison avec les prestataires de soins. Nous avons une responsabilité partagée, car nous avons le même objectif : permettre aux populations d’accéder à des soins de qualité. Cela suppose l’existence des services mais aussi leur accessibilité », a expliqué le Dr Daff.