[Opinion[ Suisse: Sécurité sociale: une réforme globale est nécessaire

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Le Temps (26.10.2017) La Suisse doit faire face aux effets des progrès de la médecine et du vieillissement de la population sur ses assurances sociales. Pour notre chroniqueur David Hiler, il faut augmenter la part du financement public

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’économie suisse semble connaître une embellie. Sérieusement secouées par la crise mondiale de 2009 et du «franc fort» en 2011 et en 2015, les entreprises d’exportation profitent de la bonne tenue de l’euro. Selon le Seco, une croissance de 2% du PIB est attendue pour 2018. Elle laisse espérer une augmentation du PIB par habitant, qui est resté pratiquement à son niveau de 2008.

Cette sortie de crise devrait permettre d’aborder plus sereinement le problème principal auquel notre pays est confronté: la crise de son système de sécurité sociale. Longtemps protégée par une économie exceptionnellement compétitive, la Suisse rentre aujourd’hui dans le rang. Comme tous les pays développés, elle doit faire face aux effets des progrès de la médecine et du vieillissement de la population sur ses assurances sociales.

 

Symptômes connus

Les symptômes de maladie du système sont bien connus. L’AVS devient déficitaire et va devoir entamer ses réserves. Les rentes futures de la prévoyance professionnelle (2e pilier) seront réduites par la baisse des rendements et la nécessaire adaptation du taux de conversion à la réalité démographique. Les primes d’assurance maladie ont augmenté de 159% en vingt ans. Lors de l’introduction de la loi sur l’assurance maladie (LAMal) en 1996, la prime moyenne s’élevait à 173 francs, contre 447 francs pour 2017. Ces dix dernières années, les primes standards ont augmenté en moyenne de 3,6% chaque année.

Paupérisation des futurs retraités

Pour le système de retraite, la solution paraît simple: augmenter la TVA d’un point, fixer l’âge de la retraite des femmes à 65 ans et adapter le taux de conversion aux réalités démographiques. Le système retrouverait ainsi sa solidité pour une vingtaine d’années mais au prix d’une paupérisation d’une importante partie des futurs retraités.