Le Monde (96.08.2019) A la demande du gouvernement, une mission de l’inspection générale des affaires sociales et de l’inspection générale des finances étudie des pistes de réforme de ce dispositif réservé aux sans-papiers.
« Nous ne remettrons pas en cause l’aide médicale d’Etat [AME]. » Quelques semaines avant d’être élu président de la République, Emmanuel Macron défendait, dans une interview au magazine mutualiste Viva, un « système fondé sur la solidarité ». Face à lui, les candidats François Fillon (Les Républicains, LR) et Marine Le Pen (Front national alors, Rassemblement national aujourd’hui) prônaient la suppression de ce dispositif de prise en charge médicale des étrangers en situation irrégulière.
Aujourd’hui, des signaux laissent penser que les lignes bougent. Un peu plus de 300 000 personnes bénéficient de l’AME, pour un budget annuel avoisinant le milliard d’euros. Elle couvre un panier de soins médicaux et hospitaliers réduit (médecine générale et spéciale, frais de soins dentaires, frais d’hospitalisation, analyses, vaccinations obligatoires, examens de dépistage…).
Signe qu’une réflexion agite le gouvernement, un rapport a été commandé à l’inspection générale des finances (IGF) et à l’inspection générale des affaires sociales (IGAS) sur le sujet. Lancée cet été, elle doit rendre ses conclusions en octobre, au moment de l’examen parlementaire du budget de l’Etat, dont la mission santé est rapportée par la députée (LR) de l’Orne Véronique Louwagie.