France: Les futurs retraités s’inquiètent davantage pour leurs finances que pour leur santé

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Le Monde (02.07.2018) Les plus de 50 ans redoutent de ne pas réussir à boucler les fins de mois une fois à la retraite, souligne une étude.

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Quand ils pensent à leur retraite, 62 % des séniors encore actifs sont inquiets. Ce qu’ils craignent en premier lieu ? Rencontrer des problèmes d’argent. C’est ce qui ressort d’une étude Audencia-Humanis sur la vulnérabilité financière face à la retraite, publiée mi-juin.

A la question « De quoi avez-vous peur ? », 73 % des plus de 50 ans non retraités répondent d’abord « d’avoir des difficultés financières ». « Rencontrer des problèmes de santé » est l’autre raison la plus fréquemment citée en premier, mais par seulement 11 % des sondés, devant « être dépendant » (5 %) et « ne plus être utile socialement » (3 %).

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Poursuite d’activité envisagée

Parmi les séniors anticipant des soucis financiers, près d’un sur deux affirme avoir des difficultés à évaluer le montant de sa future retraite. Un sur cinq dit devoir aider financièrement sa famille (parents, enfants, etc.).

Ces plus de 50 ans ont-ils commencé à préparer leur retraite ? Seuls 66 % déclarent épargner à cet effet : 33 % chaque mois et 33 % de façon irrégulière. Pour disposer d’un niveau de vie suffisant à l’avenir, en sus des pensions versées par les régimes, 29 % envisagent en premier lieu de poursuivre une activité rémunérée, 28 % comptent avant tout sur leur épargne, 17 % citent d’abord l’acquisition d’un bien immobilier (pour y vivre ou le louer).

« Certains biais cognitifs peuvent expliquer cette difficulté à épargner tôt », souligne Mickaël Mangot, spécialiste de l’économie comportementale. « Un mécanisme psychologique connu intervient notamment, la préférence pour le présent, qui fait privilégier les plaisirs immédiats au détriment des objectifs lointains. »

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Comment contrer ce biais ? En s’auto-contraignant, répond M. Mangot. « Comme l’ont montré les travaux du dernier Nobel d’économie, Richard Thaler, mettre en place des versements automatiques mensuels sur un compte ou limiter la liquidité de son capital sont de bonnes options - l’épargnant se lie les mains pour le futur, afin de se protéger de sa préférence permanente pour le présent. »

Un autre mécanisme entre en jeu, poursuit-il : « la sous-estimation du pouvoir des intérêts composés ». Les intérêts engrangés chaque année sur les placements s’ajoutent au capital initial et produisent à leur tour des intérêts - un effet boule de neige. Dans cette optique, la durée d’investissement est clé. « Les épargnants ne se rendent généralement pas compte que placer 100 euros par mois de 35 à 65 ans génère un capital bien supérieur à 200 euros par mois de 50 à 65 ans », déplore l’économiste. « Attendre pour épargner est souvent un mauvais calcul. »