La Croix (10.01.2018) Elle serait une grande discrète, presque timide. Pour autant Isabelle Sancerni, la petite cinquantaine, s’apprête à présider l’un des navires amiraux de la politique sociale française, la Caisse nationale des allocations familiales (Cnaf). Elle sera la deuxième femme à occuper ce poste après Nicole Prud’homme.Le 11 janvier, elle succèdera à Jean-Louis Deroussen, atteint par la limite d’âge, qui se dit « ravi de lui remettre les clefs ». Charge à elle, désormais, de gérer pas moins de 90 milliards d’euros par an et d’accompagner les familles dans un pays qui caracole en tête des natalités européennes malgré un léger tassement depuis deux ans.
Elle serait une grande discrète, presque timide. Pour autant Isabelle Sancerni, la petite cinquantaine, s’apprête à présider l’un des navires amiraux de la politique sociale française, la Caisse nationale des allocations familiales (Cnaf). Elle sera la deuxième femme à occuper ce poste après Nicole Prud’homme.
Le 11 janvier, elle succèdera à Jean-Louis Deroussen, atteint par la limite d’âge, qui se dit « ravi de lui remettre les clefs ». Charge à elle, désormais, de gérer pas moins de 90 milliards d’euros par an et d’accompagner les familles dans un pays qui caracole en tête des natalités européennes malgré un léger tassement depuis deux ans.
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Pourtant, Isabelle Sancerni n’est pas à proprement parler une spécialiste de la politique familiale. Elle a mené une carrière à l’Agirc Arcco, l’organisme de retraites complémentaires, et siège depuis plus de dix ans au conseil d’administration de la Caisse nationale d’assurance vieillesse (Cnav.)
« Au cours des onze années où nous avons travaillé ensemble, j’ai pu constater combien elle est attachée à l’investissement social, remarque Gérard Rivière, le président de la Cnav. Il n’y a aucun risque qu’elle bascule dans la gestion pure et oublie sa mission de service public. Il me semble qu’elle est complètement vaccinée contre ça. » Isabelle Sancerni serait par ailleurs très attachée aux valeurs de la politique familiale.
Capacité à avaler les dossiers
Dans ses nouvelles fonctions, elle pourra compter aussi sur sa capacité à avaler les dossiers. Ainsi que sur sa courtoisie. « Devenir présidente, c’est avant tout savoir animer un collectif, en l’occurrence le conseil d’administration, et elle me semble très indiquée pour savoir le faire », reprend Gérard Rivière.
« Ce qui ne veut pas dire qu’elle n’a pas son caractère ! », renchérit Michel Moïse Mijon, administrateur sortant de la CFTC à la Cnav et ami d’Isabelle Sancerni « depuis que je la connais, c’est-à-dire vingt-quatre ans ». Une chance rare dans ces enceintes de pouvoir, explique encore l’intéressé. « Il n’est sans doute pas facile de compter parmi ses amis. Mais moi qui ai ce privilège, je peux témoigner de sa fidélité à toute épreuve. »
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C’est lui qui lui a proposé de le rejoindre au conseil d’administration de la Cnav en 1996. « Je cherchais à l’époque quelqu’un qui avait une bonne expertise des questions financières, or elle est auditrice et connaît bien ces sujets. Comme elle était aussi une femme, jeune par surcroît, je l’ai aussi choisie pour avoir ce regard neuf. »
La seule femme des conseils d’administration
Isabelle Sancerni a, de fait, longtemps été la seule femme des conseils d’administration. « Dans les années 1990, elle était une exception. Elle abordait ces assemblées de vieux messieurs du haut de sa petite trentaine. Elle n’était pas une oratrice, mais elle a su faire sa place par sa compétence et sa capacité de travail », résume Michel Moïse Mijon.
À partir du 11 janvier, elle dirigera la Cnaf en tandem avec le directeur nouvellement nommé Vincent Mazauric. L’un de leurs tout premiers chantiers sera de négocier avec le gouvernement la nouvelle convention d’objectifs et de gestion entre l’État et la Cnaf, qui posera les bases de la politique familiale pour cinq ans.