Les Echos (12.07.2019) Organisations syndicales et patronales se réunissent ce vendredi pour décider ensemble des sujets à négocier dans le cadre de la réforme de la santé au travail. Le patronat ne veut pas céder le pouvoir au sein de l'organisation actuelle, alors que les syndicats voudraient ouvrir le jeu pour renforcer la prévention.
Avec un an de retard sur l'agenda initial, la réforme de la santé au travail se met en place. Priées par le gouvernement, en mars, de définir ensemble la liste des sujets qu'elles souhaitent négocier, les organisations patronales et syndicales se réunissent ce vendredi au sein de leur instance stratégique, le Conseil d'orientation des conditions de travail (COCT), pour livrer leurs conclusions. L'exécutif s'en servira pour élaborer une lettre de cadrage pour la négociation. Il se laisse également la possibilité de mener une simple concertation sur certains sujets qu'il veut garder à sa main.
Mais il se pourrait aussi que les partenaires sociaux ne se mettent pas d'accord, avant même d'entrer dans le fond des dossiers. Après tout, la complexité de l'organisation actuelle des services de santé au travail (SST) arrange les employeurs, qui ont beaucoup à perdre. Du côté patronal, la « synthèse » envoyée aux partenaires sociaux le week-end dernier, quinze jours après « l'expression commune » des syndicats, a pour préambule quatre « refus » du changement.
Etatisation des SST, fusion des deux cotisations existantes en matière de santé et de prévention au travail, focalisation sur l'aspect « santé » de la qualité de vie au travail, structuration régionale de la lutte contre les risques psychosociaux… Pour les employeurs, c'est quatre fois « non », selon le document qu'ont pu lire « Les Echos ».