France: Assurance chômage - le gouvernement veut réduire les allocations des cadres

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La Tribune (26.02.2019) Pour faire des économies, le gouvernement envisagerait de réviser les règles des allocations chômage des cadres supérieurs, révèlent nos confrères des Echos ce lundi 25 février. Deux pistes seraient à l'étude : réduire d'un tiers le plafond des indemnités des cadres ou instaurer la dégressivité.

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Le gouvernement entend réviser les règles des allocations chômage des cadres supérieurs pour réaliser une part des économies de sa réforme de l'Unédic, révèlent nos confrères des Echos dans leurs éditions de lundiL'exécutif, qui a repris la main sur la réforme de l'Assurance chômage après l'échec des négociations des partenaires sociaux, envisagerait d'instaurer une dose de dégressivité des allocations des cadres, ou bien de plafonner davantage leurs indemnisations, écrit le quotidien économique.

Comme l'a annoncé Muriel Pénicaud dimanche sur LCI, le gouvernement donnera demain des précisions de calendrier et de méthode sur la suite de la réforme de l'assurance chômage.

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Un plafond fixé à 4.800 euros d'allocations par mois ?

La piste d'une dégressivité des allocations avait été soutenue en septembre par la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, et le Premier ministre, Edouard Philippe, avant d'être laissée à la discussion des partenaires sociaux - lesquels n'ont pas souhaité l'introduire dans leur projet d'accord.

Les contributions à l'Assurance chômage sont actuellement appliquées aux salaires bruts dans la limite de quatre plafonds de la sécurité sociale (PSS), ce qui limite les indemnités mensuelles pouvant être versées à 7.700 euros environ, expliquent Les Echos.

Selon l'Unédic, abaisser le plafond à trois PSS permettrait d'économiser 137 millions d'euros par an, et à 2,5 PSS, 285 millions d'euros. Mais il faudrait pour ce dernier cas accepter des allocations maximum de 4.800 euros par mois.

La CFDT et la CFE-CGC se retrouvent dans l'opposition

La CFDT et la CFE-CGC, notamment, sont fortement hostiles à cette option maintes fois suggérée dans le passé.

« À chaque fois qu'on baisse l'indemnisation des demandeurs d'emploi, on baisse leur capacité à retrouver du travail », a dit le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger sur France 2. « Il y a un sujet sur les cadres mais l'indemnisation dégressive, je crois que c'est mettre le doigt dans un système qui n'a jamais prouvé son efficacité. »

Prié de dire s'il était malgré tout ouvert à une négociation sur la baisse de l'indemnisation des cadres, il a répondu : « Il n'y a pas de négociation et je crois qu'il faut éviter de stigmatiser telle ou telle population. »

Le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, avait estimé pour sa part en septembre que la dégressivité pouvait être une piste, mais qu'elle ne devait pas être "l'alpha et l'oméga" de la réforme.

Les économistes sont sceptiques, l'exécutif est lui-même divisé

Mais pour le chef de file des députés La République en Marche (LaRem), Gilles Le Gendre, il est au contraire "évident" que les cadres supérieurs et dirigeants, dont le taux de chômage est faible et les périodes de recherche d'emploi le plus souvent de courte durée, « sont indemnisés dans des proportions et à des niveaux qui sont supérieurs à tout ce qui est constaté dans tous les autres pays ».

Mais l'exécutif paraît divisé sur l'opportunité d'instaurer une dégressivité des allocations chômage des cadres ou de baisser leur plafond. « Les économistes sont assez unanimes pour dire que ça ne marche pas et que ça a des effets négatifs », reconnaissait il y a quelques jours une source en son sein.

Dans une note publiée par l'institut de Sciences Politiques et l'OFCE, l'économiste Bruno Coquet résumait ainsi l'état de la recherche :

"Les travaux empiriques montrent que la dégressivité ralentirait les sorties du chômage et que cette taxe sur le chômage de longue durée a au mieux de faibles effets agrégés sur les dépenses de l'assurance chômage."

Seule une infime minorité des indemnisés (environ 0,03%, selon l'Unedic) atteignent le plafond actuel de quelque 7.700 euros bruts par mois.